Parmi les critères mis dans la balance, citons en premier lieu "l’inflation", argument plusieurs fois rappelé pour expliquer le choix de l’emplacement rue Abélard, moins cher (19 millions d’euros contre 24.5 millions pour une école reconstruite sur site) serait justifié. Cela nous laisse penser qu’une école reconstruite sur site aurait été possible si ce scénario avait été discuté en amont avec les habitants, hors période d’inflation.
L’argument budgétaire est d’autant plus amère à digérer que notre implication dans le processus a permis de faire réaliser une économie de 4,9 millions d’euros sur le coût de construction en émettant la possibilité d’une construction de l’école "hors site" jusque-là inexplorée par la municipalité. C’est ce procédé plus économique qui a été retenu. Mais cette économie ne servira pas à la location de modulaires pour la reconstruction de l’école sur site comme nous le souhaitions dans l’un des 2 scénarios.
Le second argument de la municipalité tient dans une vision de la centralité différente de celle partagée la notre association. Où la zone de l’attraction de l’école est pensée dans un contexte futur (mais incertain) dans lequel les nouveaux immeubles en construction rue Abélard et Renard viendraient modifier fortement l’épicentre du quartier. Une vision contestée par l’étude de notre association sur la centralité du quartier, qui s’appuie non seulement sur les lieux d’habitation actuels des enfants du quartier, mais aussi l’évolution à court terme (différentiel entre élèves scolarisés en maternelle et le reste des élèves scolarisé dans l’école) et sur un constat évident : la construction d’immeubles avec appartement de type T1 et T2 n’attire que marginalement les familles avec enfant. Ce sont les maisons de ville et les HLM qui concentrent le plus les familles avec enfant.
Troisième et dernier argument de la mairie, l’impossibilité à court terme d’aménager la rue Abélard pour la durée d’implantation de modulaires le temps de travaux quand cela est possible pour l’implantation à long terme d’une école sur le même lieu (il y aurait alors une participation de la MEL).
Ces 3 arguments ne viennent pas contrebalancer la perte de cohérence sociale sur le quartier et l’exposition des familles à toutes les problématiques induites par le changement de lieu de l’école (exposition à la circulation, accroissement du trafic dans le quartier aux heures de pointe, déficit de mixité sociale, surface au sol plus petite, etc. ).
En mars dernier, la ville avait estimé le budget du projet à 23.9 millions d’euros. Aujourd’hui, un projet à 24.5 millions d’euros semble hors d’atteinte. Pour un différentiel de 600.000 euros d’investissement sur cette partie du quartier pour les 50 prochaines années ( soit 12000 euros par an ou encore 4 euros par an et par habitant. ), les aspects écologiques, sociaux et démocratiques sont mis en arrière-plan.
Quelques compensations pourront peut-être consoler les habitants les plus motivés dans cette démarche de concertation. La municipalité s’engage à poursuivre ce processus autour de 3 chantiers pour notre quartier :
- Les prochaines étapes de la construction de l’école (rue Abélard).
- L’aménagement de la rue Abélard pour accueillir la nouvelle école.
- Le devenir du site rue d’Arsonvall (lieu actuel de l’école). Les bâtiments actuels de l’école seraient déconstruits au profit d’un projet concerté. Par ailleurs, la ville s’engage à ne pas vendre le site en vue d’un programme immobilier.
Nous vous tiendrons au courant de ces futures étapes de la concertation autour de ces 3 projets.
PS : la photo ci-dessus montre la rue Abélard aux heures de pointe en face du lieu de la future école pour l’école... :-/